Jennifer

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Crédit photo : Sophie Clément

dimanche 26 février 2017

À vos écrans : trois «must» tirés de la littérature!


Vraiment d'actualité, puisque le film de Denis Villeneuve est en nomination huit fois plutôt qu'une aux Oscars, L'arrivée doit être vu absolument pour l'exploit cinématographique qu'il représente. La qualité du scénario est, pour moi, la principale raison pour laquelle je recommanderais ce film. L'histoire est une adaptation d'une nouvelle écrite en 1998 par l'écrivain Ted Chiang, court récit intitulé L'histoire de ta vie et publié dans le recueil La tour de Babylone. La question du langage et de la communication entre les peuples est au cœur du film. La difficulté de communiquer avec une espèce différente se pose immédiatement lorsque l'héroïne linguiste tente de converser avec les extra-terrestres. La communication entre les nations en situation de crise vient se greffer à l'intrigue principale, puis la communication dans les relations intimes d'humain à humain, évidemment. Une science-fiction, oui, mais loin des guerres aux épées-laser. Une science-fiction qui fait réfléchir. Ça donne envie de lire le recueil complet de Ted Chiang.


Lors de ma dernière visite au cinéma, je suis allée à la rencontre de l'univers tourmenté de Nelly Arcan. L'auteure de Putain, Folle, Burqa de chair (publication posthume), pour ne nommer que ces titres, joue sur la relation entre fiction et réalité. À chaque ligne de Putain, par exemple, les limites entre ce qui appartient à la fiction et ce qui provient de la vie de l'écrivaine sont floues. L'autofiction était donc le genre de prédilection de Nelly Arcan. Dans le film Nelly, ce jeu est mis de l'avant et le cinéphile non averti risque de s'y perdre. Je vous conseille tout de même de plonger tête première dans ce monde où les thèmes du suicide, de l'image, du corps de la femme, du regard que l'on porte sur soi et sur les autres nous portent à ouvrir à nouveau un roman de Nelly. Isabelle Fortier de son vrai nom s'est enlevé la vie dans la trentaine. Sa très courte vie ainsi que son oeuvre ont librement inspiré ce film que je qualifierais de complètement bouleversant. Ne manquez pas de voir ce film qui est incontestablement un incontournable de notre culture québécoise.  


Sur un ton beaucoup plus léger, je souhaitais vous faire découvrir une série télévisée américaine qui me rend vraiment addict ces temps-ci. Dans votre jeune temps, ou encore aujourd'hui, aimiez-vous dévorer les bandes dessinées Archies? Pour ma part, je ne pouvais me détacher de cet intrigue qui tournait toujours autour de la même rivalité amoureuse entre Betty et Véronica. Le tombeur et gaffeur Archie ne pouvait se résigner à choisir entre l'une ou l'autre des deux amies/ennemies. Ces personnages que j'ai tant chéris prennent vie en chair et en os dans une série intitulée Riverdale diffusée sur Netflix. Je dansais et criais littéralement de joie dans mon salon lorsque j'ai réalisé que le village de Riverdale dans mon écran de télévision était le même que celui de la B.D. de mon adolescence! Archie est, bien entendu, beaucoup plus mignon, les filles sont vraiment plus fortes et indépendantes et les autres personnages sont aussi plus «consistants». En outre, l'histoire est pimentée par un mystère entourant une disparition d'un adolescent qui se passe dès le début de la série. Je me régale de cette série et je suis impatiente de voir chaque nouvel épisode! 




Les livres sont souvent la base des films et séries qui se retrouvent sur nos écrans, on l'oublie parfois. Je pense surtout au marché québécois, mais si on continue à encourager nos auteurs en achetant des bouquins, la qualité de notre cinéma ne s'en portera que mieux. Et vous, lisez-vous des films? :-)         
       

mercredi 25 janvier 2017

Lire dans le confort du mois de janvier



Le mois de janvier est pour plusieurs d'entre nous le mois des résolutions. Mieux manger, faire du sport, dépenser moins. Et vers la mi-janvier, toutes nos bonnes volontés se sont envolées, plus vite qu'elles ne sont atterries dans nos vies, bien souvent. Les Fêtes ont encore été cette année synonymes d'exagération et d'abus. De notre côté, nous avons passé Noël dans la Grosse Pomme. Un Noël trépidant, mais exténuant! Nous avons goûté des mets mexicains et américains exquis. Je pense aux enchiladas au lapin braisé et au fish and chips succulents avalés dans Hell's Kitchen, LE quartier que l'on doit arpenter pour trouver de bons restos typiques à New York! Nous avons beaucoup marché, évidemment, et avons visité le fameux sapin du Rockefeller Center.  Moi qui croyais que c'était romantique comme dans les films. J'avais encore l'idée de l'ambiance de Maman, j'ai raté l'avion. Oubliez ça, faire poper la petite bouteille de champagne devant le roi de la forêt urbaine illuminé! On se fait plutôt piétiner par les touristes qui, comme nous, veulent un selfie avec le majestueux et ô combien populaire beau sapin. Bref, égoportraits finalement enregistrés dans nos téléphones, nous avons simplement profité des rues new-yorkaises, des vitrines des boutiques décorées comme dans un rêve d'enfant et des lumières hallucinantes de Times Square.



De retour de l'agitation de New York et des Fêtes, une fois le Bleue Monday passé, le mois de janvier est toujours là et on dirait qu'il s'étire sur février et sur mars. Alors, quoi faire pour respecter nos résolutions prises en début d'année, pour vaincre le goût de tout abandonner propre au lundi bleues, pour continuer à prendre soin de sa santé et pour tenter de moins consommer? Je vous fais une suggestion. Je vais vous en faire deux, en fait : livre numéro 1 et livre numéro 2. Pourquoi pas!? Dans à peu près toutes les municipalités, il y a un lieu de découvertes que l'on appelle communément une bibliothèque. Il s'agit d'un service sans frais pour le citoyen et qui permet d'avoir accès à un divertissement sans dépenser un sous. J'espère que je ne vous apprends rien!

Quatrième de couverture de La vie sur Mars

Dans le confort de mon foyer, après une belle balade en raquette, j'adore me caler dans mon fauteuil devant un feu de bois, siroter un café ou une tisane et ouvrir un nouveau roman, véritable porte d'entrée sur l'imaginaire d'un auteur. Dernièrement j'ai lu La vie sur Mars de Marie-Sissi Labrèche. Je le proposerais surtout aux mamans, puisqu'il s'agit justement d'une mère qui écrit des lettres à son fils pendant qu'elle est enceinte. L'action se passe toutefois après la mort de celle qui rédige les missives. On suit plutôt le fils qui découvre de nouvelles facettes de sa vie à la lecture des mots de sa mère. Touchant, mais déboussolant puisque Marie-Sissi traite avec humour de thèmes comme le mensonge et la culpabilité. Pourquoi la planète Mars? C'est que l'action se passe en 2035 et que le père du personnage principal est astronaute. Embauché par le PDG bien connu de Space X Elon Musk, le paternel est parti pour une mission sans retour sur Mars lorsque son fils était encore jeune. Mais j'y pense... est-il vraiment parti pour cette planète? À lire!



C'est rare que je choisis un livre pour sa couverture, mais celle-là m'est tombée dans l'oeil! Avouez qu'elle a quelque chose d’envoûtant et de particulièrement viril. Le premier roman de Stéphane Larue est à lire absolument pour quiconque n'a pas peur des briques de plus de 500 pages. Le Plongeur est un roman qui plaira assurément à la gente masculine avec ses nombreuses références à l'adolescence de plusieurs jeunes hommes de mon entourage. La musique heavy metal habite tout le livre, même que je m'y perdais souvent en raison de mon manque de connaissances de ce côté. En revanche, le job qu'occupe le narrateur, c'est-à-dire plongeur dans un restaurant, m'a rappelé mes années comme serveuse pendant mes études. Le sujet de la dépendance aux jeux de loterie y est abordé et, tout au long de notre lecture, on a vraiment le goût que ce jeune s'en sorte. Ça se lit comme un suspense, mais il s'agit plutôt d'un roman d'apprentissage où le personnage doit tirer des leçons de la galère dans laquelle il se trouve. J'ai adoré! Je vous laisse sur un extrait de Le Plongeur, car pour moi, c'est ça le plaisir de lire. Il s'agit en fait d'ouvrir notre esprit à une façon différente de dire les choses et, ultimement, de penser la vie. Voici un extrait ou on assiste à un concert de Megadeth, comme si on y était avec le personnage : « La transe m'avait avalé et je ne savais plus distinguer le haut du bas ni où mon corps s'arrêtait, j'étais devenu la vague houleuse et hurlante de sons et de corps suants. Ça pulsait dans tout le Métropolis » (p. 352).

Si vous allez à la bibliothèque de Louiseville, vous y trouverez ces deux bouquins. Ne vous gênez pas pour demander de l'aide aux commis des bibliothèques, elles (des femmes, en majorité) sont très gentilles et vous conseilleront au meilleur de leurs connaissances. Si vous êtes plutôt du genre à acheter vos livres, n'hésitez pas à le faire pour encourager nos auteurs québécois!